L'Université de Strasbourg vient de publier un ouvrage collectif retraçant la transformation radicale du patrimoine immobilier dans le cadre de l'Opération Campus. L'Insectarium conçu par l'agence est l'une des projets chroniqués.

Avec ses murs en béton brut, ses lignes en acier corten et sa silhouette inspirée du Land Art, l’Insectarium s’insère élégamment dans le campus de Strasbourg. Six ans après sa livraison par Celnikier & Grabli Architectes, l’extension de l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire (IBMC) fait l’objet d’un beau portrait dans « Construire un campus », un ouvrage collectif consacré à la transformation du patrimoine universitaire strasbourgeois dans le cadre de l’Opération campus (2009-2022).

Réalisé par Yves Larmet, vice-président Patrimoine de 2007 à 2021, avec le concours de Valérie Sellani, ingénieure d’étude et responsable du Service Communication de l’Unistra, le livre retrace l’histoire d’une somme de projets qui a contribué à modifier profondément les conditions de vie et de travail des étudiants, des chercheurs et des personnels de l’Université.

L’Insectarium est en une belle illustration. Véritable référence au niveau national et européen, cette plateforme de recherche offre aux équipes, publiques et privées, des installations techniques de pointe qui permettent de travailler dans des conditions de sécurité strictes sur différents types de moustiques et d’agents infectieux. Doté de laboratoires confinés, de chambres climatiques et d’équipements de dernière génération, l’Insectarium permet également de réaliser l’infection de moustiques avec des pathogènes humains de classe 3 (virus de la dengue, zika, Plasmodium falciparum, l’agent du paludisme) dans des locaux de confinement de niveau 3. Autant d’atouts réunis pour faire avancer la recherche et progresser la santé publique.

« Construire un campus » - Ouvrage collectif de 296 pages, illustré - Campus éditions/Université de Strasbourg - Prix de vente : 25 €. Tous les bénéfices iront directement aux actions sociales de l'Université. Disponible à la vente auprès du service pour la promotion de l’action sociale de l’Université de Strasbourg (spacs@unistra.fr).

Crédit photos : Catherine Schröder

Sur le campus de l’Université Paul-Sabatier de Toulouse, le tout nouveau Pôle AgroBioSciences, conçu par l'agence, accueille une œuvre originale réalisée par la plasticienne Laetitia Bourget.
Livré au printemps 2023, le Pôle AgroBioSciences n’abrite pas seulement des plantes et des chercheurs. Depuis le printemps, le hall du bâtiment accueille aussi La Très Grande Eclosion, une fresque monumentale de Laëtitia Bourget, réalisée dans le cadre du 1% artistique.

L’intégration d’une œuvre originale dans un bâtiment de recherche agronomique ne va pas de soi : la proposition doit composer avec l’architecture et s’adresser aux utilisateurs, autant que refléter l’univers de son auteur(e). En cela, le travail de Laëtitia Bourget est très réussi.

Longue de treize mètres, haute de quatre, La Très Grande Eclosion se déploie sur la courbe du mur de l’escalier du hall. Elle fait penser à une résille, abstraite mais vivante, toute en nuances chaudes et froides : les couleurs vibrent autant qu’elles migrent dans de subtiles variations de bleu, de jaune, d’orange, de rouge et de vert… « Le dispositif pictural s’associe parfaitement à la dynamique de l’escalier et conserve tout le caractère lumineux de l’espace du hall », salue Jacob Celnikier, qui a participé au jury de sélection du projet.

A Toulouse, sur le site INRAE d’Auzeville-Castanet, le chantier du Pôle Agro-BioSciences touche à sa fin. 

Equipé de serres, de chambres climatiques et de laboratoires, le nouveau bâtiment va bientôt pouvoir accueillir des équipes de recherche en sciences de l’environnement, biologie des plantes et microbiologie des plantes et des sols, mais aussi favoriser les échanges entre scientifiques, étudiants, grand public et partenaires industriels. D’où un travail tout en finesse sur l’organisation des fonctions et la gestion des flux.
Installé au cœur d’un hall généreux distribuant l’ensemble des unités fonctionnelles, l’escalier central a été pensé comme une sorte d’événement architectural. C’est une structure en béton brut, acier et bois, sans contremarche, qui laisse passer des rais de lumière zénithale depuis l’étage supérieur. Véritable séquence visuelle, le mur d’échiffre masque et ouvre des vues, établissant des connexions visuelles entre l’espace de recherche du premier étage et l’espace plus « public » du rez-de-chaussée. Une manière élégante de symboliser la rencontre nécessaire entre sciences et société.