TOULOUSE : UNE TRÈS GRANDE ÉCLOSION AU COEUR DU PÔLE AGROBIOSCIENCES
Sur le campus de l’Université Paul-Sabatier de Toulouse, le tout nouveau Pôle AgroBioSciences, conçu par l'agence, accueille une œuvre originale réalisée par la plasticienne Laetitia Bourget.
Livré au printemps dernier, le Pôle AgroBioSciences n’abrite pas seulement des plantes et des chercheurs. Depuis le printemps, le hall du bâtiment accueille aussi La Très Grande Eclosion, une fresque monumentale de Laëtitia Bourget, réalisée dans le cadre du 1% artistique.
L’intégration d’une œuvre originale dans un bâtiment de recherche agronomique ne va pas de soi : la proposition doit composer avec l’architecture et s’adresser aux utilisateurs, autant que refléter l’univers de son auteur(e). En cela, le travail de Laëtitia Bourget est très réussi.
Longue de treize mètres, haute de quatre, La Très Grande Eclosion se déploie sur la courbe du mur de l’escalier du hall. Elle fait penser à une résille, abstraite mais vivante, toute en nuances chaudes et froides : les couleurs vibrent autant qu’elles migrent dans de subtiles variations de bleu, de jaune, d’orange, de rouge et de vert… « Le dispositif pictural s’associe parfaitement à la dynamique de l’escalier et conserve tout le caractère lumineux de l’espace du hall », salue Jacob Celnikier, qui a participé au jury de sélection du projet.
C’est Marc Vernier qui a proposé à Laëtitia Bourget de postuler. Connaissant ses recherches sur le végétal, le graphiste a pressenti une belle correspondance avec la commande artistique de PABS-B. À juste titre. L’appel d’offres remporté, Laëtitia Bourget, qui s’aventure depuis des années au plus profond de la matière – plante, insecte ou champignon -, a visité le bâtiment et rencontré les utilisateurs. « J’étais à ma place, confie-t-elle. Les chercheurs et moi étions complètement en phase : nous percevons les choses avec la même acuité. Dans les échanges que nous avons eus, nous nous sommes surtout concentrés sur la manière dont on peut traduire les structures qui sous-tendent le vivant. »
La plasticienne a rapidement établi un lien avec ses propres « éclosions vibratoires ». Le principe : extraire des pigments végétaux pour révéler la gamme chromatique de leur composition chimique. La Très Grande Eclosion en est une variation (à la peinture acrylique) en taille XXL.
Pour la réaliser, Laëtitia Bourget a procédé à une véritable « exploration de la trame et du spectre coloré ». Cette recherche a abouti à une partition, mise en espace par l'artiste, avec le concours de Marc Vernier et du peintre-restaurateur Philippe Poupet. Le changement d’échelle s’est avéré complexe. Il a fallu définir les couleurs, préciser les densités, selon les zones, de façon à transposer la migration des pigments de la peinture originale. Travail subtil et patient, pour un résultat saisissant. Baignée de lumière naturelle, La Grande Eclosion convainc l’œil. Et va bientôt se trouver environnée de « petites formes » végétales, inspirées des échanges que Laëtitia Bourget a noués avec les chercheurs.