Nouveau bâtiment hôpital Sainte-Périne
Texte et Dessins
Images
Lieu | Paris |
Maître d’ouvrage | AP-HP / Assistance Publique-Hôpitaux de Paris |
Surface | 17.300 m2 |
Budget | 41.100.000 € |
Programme | 260 lits dédiés aux pathologies du grand âge, cuisine centrale, laverie, pharmacie. |
Équipe | Celnikier & Grabli Architectes |
Le besoin En permettant le transfert des activités actuellement assurées sur le site voisin de Chardon-Lagache qui sera ainsi libéré, et le redéploiement de lits aujourd’hui hébergés dans d’autres groupes hospitaliers de l’assistance publique, cette importante restructuration patrimoniale inscrit l’hôpital à long terme dans l’offre de soins de l’ouest parisien, avec la création de 260 lits, d’une cuisine centrale et de l’ensemble de la logistique qui sert l’hôpital dans son ensemble. Le projet médical et d’humanisation des conditions d’accueil des personnes âgées permettent de redéfinir les organisations existantes vers une meilleure prise en charge de la maladie d’Alzheimer et apparentées. |
Le contexte
L’hôpital se trouve à proximité de l’église Notre-Dame d’Auteuil, dans le seizième arrondissement de Paris. Il jouxte un parc urbain de cœur d’ilot, qui s’il appartient à l’assistance publique, est laissé à l’usage des Parisiens.
Le terrain était, comme souvent, très serré pour accueillir l’ensemble du programme, dans le respect des nombreuses réglementations urbaines, doublées des contraintes relatives aux espaces verts protégés dont fait partiellement partie le site de l’hôpital. Mais la qualité paysagère de ce morceau du 16ème arrondissement était telle, qu’elle allait entrer de toutes parts dans le projet.
Le projet médical et d’humanisation des conditions d’accueil des personnes âgées permettent de redéfinir les organisations existantes vers une meilleure prise en charge de la maladie d’Alzheimer et apparentées. L’hôpital vise à offrir aux patients un programme individualisé de réhabilitation cognitive et comportementale, au sein d’une architecture adaptée, par une équipe multidisciplinaire dédiée aux soins et à l’accompagnement. La conception du bâtiment doit, au travers de ses espaces, répondre à la double prise en compte des besoins de soins et de lieux de vie, favorisant une meilleure prise en charge pour les usagers et leurs familles tout en prolongeant au mieux l’autonomie des patients. Les médecins en charge du projet étaient moteurs dans la considération du rôle thérapeutique de l’espace, et notamment l’importance pour les patients de la déambulation, les aidant à se décharger d’une partie du stress propre à leur condition. Cela aura été un élément essentiel de conception du plan des unités médicales.
Intentions et solutions
La conception du plan, travail patient et attentif, repose ici sur une conviction intangible quand il s’agit de patients dont c’est, pour beaucoup, la dernière demeure : toutes les chambres devaient bénéficier du paysage urbain, aucune ne devait être enfermée dans un patio. Il fallait coûte que coûte leur restituer un véritable lien avec la vie citadine, le parc, les enfants qui s’y retrouvent après les classes, et la rue où prédominent les platanes de grande hauteur, qui se mêlent aux arbres du site voisin de Chardon-Lagache.
Cette intention fondatrice explique le plan ; les façades se démultiplient pour obtenir un grand linéaire de façade nécessaire à l’éclairement et aux vues des chambres, tout en préservant l’ensoleillement des quelques bâtiments voisins, pour aboutir – en plan – à une forme faisant penser à un papillon.
La partie la plus fine du plan, la rencontre des deux ailes, est le palier d’arrivée d’étage. Un palier suffisamment étroit pour être naturellement éclairé, et disposer de vues sur le paysage au point d’avoir la sensation qu’il le traverse. Un palier dont les qualités de confort et d’aménité rassurent les familles qui viennent visiter leurs aïeux, et apaisent les équipes médicales sujettes à la tension si caractéristique des établissements ayant trait à la fin de vie. Les équipes médicales des deux ailes sont proches l’une de l’autre, au centre pour rayonner, avec un lien visuel au travers des terrasses d’étage où elles peuvent se retrouver pour une pause. Bien que non demandé au programme, un jardin sur le toit vient coiffer l’établissement. La sécurité des patients âgés, qui n’ont souvent plus la faculté de se retrouver dans un lieu, rend les sorties difficiles, sans compter les risques d’égarement, voire de fuite involontaire. Le jardin sécurisé sur le toit, largement végétalisé, apporte un lieu d’usage en rapport avec le ciel inestimable au séjour des patients et de leur famille.
La partie la plus fine du plan, la rencontre des deux ailes, est le palier d’arrivée d’étage. Un palier suffisamment étroit pour être naturellement éclairé, et disposer de vues sur le paysage au point d’avoir la sensation qu’il le traverse. Un palier dont les qualités de confort et d’aménité rassurent les familles qui viennent visiter leurs aïeux, et apaisent les équipes médicales sujettes à la tension si caractéristique des établissements ayant trait à la fin de vie. Les équipes médicales des deux ailes sont proches l’une de l’autre, au centre pour rayonner, avec un lien visuel au travers des terrasses d’étage où elles peuvent se retrouver pour une pause.
Bien que non demandé au programme, un jardin sur le toit vient coiffer l’établissement. La sécurité des patients âgés, qui n’ont souvent plus la faculté de se retrouver dans un lieu, rend les sorties difficiles, sans compter les risques d’égarement, voire de fuite involontaire. Le jardin sécurisé sur le toit, largement végétalisé, apporte un lieu d’usage en rapport avec le ciel inestimable au séjour des patients et de leur famille. La proposition a été adoptée d’emblée par la maîtrise d’ouvrage, et nous avons collégialement pu trouver les optimisations qui ont permis de la réaliser.
Le dessin des façades vient simplement souligner le plan fonctionnel et spatial du bâtiment. De longs rubans sinueux de brique blanche naturelle sont en saillie pour protéger du soleil et donner de l’intimité aux chambres des niveaux inférieurs. En creux, les fenêtres alternent avec une vêture de métal plissé ocre sombre, accentuant l’élancement de la brique blanche. Au rez-de-chaussée le métal devient gris sombre, pour marquer l’horizontalité des étages supérieurs en contrepoint de la rue en pente au nord et des buttes du parc au sud.